La mode Africaine un véritable levier pour le développement des pays Africains



Je me nomme HAMZA FAKIL, je suis Camerounais. Originaire de la région du Nord,
plus précisément du département de la Bénoué, arrondissement de BASHEO. Je suis
titulaire d’un Baccalauréat G3 en marketing management opérationnel au lycée
technique de Garoua en 2009. À la suite d'une formation en design au centre
technique de DJAMBOUTOU à Garoua en 2016, j'ai décidé de vivre de ma passion
pour la mode en posant mon premier pas dans la mode en tant que mannequin dans
l'agence de l'alliance française de Garoua en 2011. Ensuite, je me dirige vers une
trajectoire du métier de création en stylisme. Après plusieurs expériences
professionnelles dans le design, je me suis parallèlement lancé dans la promotion de la
mode dans la partie septentrion du Cameroun en créant deux concepts dédiés à la
mode (TOP MODEL SAHEL et GAROUA FASHION WEEK) le premier met en exergue
les mannequins et le deuxième met les stylistes et créateurs en avant). Jeune
dynamique et impliqué dans la transformation des mentalités par le biais de la mode,
je construis au jour le jour un narratif différent sur les mutations, en mettant en
lumières les atouts qu'offrent la Région du Nord, pour impacter le stylisme sahélien en
particulier et camerounais en général. À côté de ces activités dédiées au design, je suis
aussi actif dans le milieu associatif et humanitaire par diverses actions sociales telles
que : l'Accompagnement des Tops Models et Designers qui manquent de moyens pour
se lancer, mais aussi à travers différentes aides médicales et autres fournies par mes
différents programmes.
Pourquoi la mode ?
La mode pour moi de prime à bord est une passion, ce besoin inlassable de créativité à su susciter en cette passion, cette amour. Toutefois la région du Grand nord Cameroun peut être qualifiée comme étant le berceau du pagne, malheureusement entièrement vide de toute présence de créativité. Alors entend que digne fils du nord et héritier de la culture locale, cette passion pour la mode m’a poussé développer ce côté artisanal local qui sommeille encore au Grand Nord.
Peut-on réellement parler d’une industrie de la mode en Afrique ?
C’est vrai de nombreux articles révèlent déjà des icônes de la mode africaines, aujourd’hui celle-ci est aussi présente sur la scène mondiale, on peut aussi constater de part et d’autre des créations nouvelles qui allient notre pagne à la mode européenne, tout ceci représente déjà une grande fierté sur le plan CEMAC et CEAO. Toutefois en toute humilité, pour y avoir baigné depuis maintenant plus de 5 ans, il est difficile de parler d’une « industrie » de la mode africaine quand les principaux acteurs ont du mal à en vivre pour la plupart. Et lorsqu’ils y arrivent, la plupart ne parviennent pas encore à établir de véritables entreprises et marques mondiales.
Quand on parle de la mode Afritude on pense immédiatement au pagne africain qui est un élément clé de notre culture et de notre histoire, peut-on encore parler d’une réelle mode Afritude en ce 21e siècle ?
Parler d’une mode africaine en fait sourire plus d’un. Et pourtant, depuis plusieurs années, elle est là, présente. Non seulement elle s’organise dans de nombreuses ‘fashion weeks’ sur le continent africain à titre d’exemple les rendez-vous Garoua Fashion weeks parrainé par moi-même, mais aussi de grands couturiers occidentaux lui font les yeux doux et l’intègre dans leurs collections. Les tissus africains sont à l’honneur. Dans les cinq dernières années, des références à l’Afrique sont apparues dans des collections haute-couture sur les podiums les plus prestigieux d’Europe et d’Amérique du Nord.
Malgré tout, cette notion est soumise à contestation. « Pourquoi utiliser le terme de ‘mode africaine’ alors qu’on ne parle jamais de ‘mode européenne’ » demande la grande styliste Tina Lobondi.
Pour ma part, comme on le dit vulgairement c’est chacun qui apporte sa pierre à l’édifice. Je compte valorise la mode africaine à mon niveau en intégrant déjà nos valeurs et nos métiers locaux dans cette discipline
Comment l’industrie de la mode contribue-t-elle à l’émancipation du jeune Africain ?
En effet, si elle était développée dans son ensemble - depuis la production de matières premières jusqu’aux textiles et aux accessoires - l’économie de la mode offrirait au continent africain un gain net de prospérité de 25%. Pour atteindre cet objectif, il faut aider les acteurs de la chaine de valeur à monter en gamme. Il existe déjà une plateforme au Cameroun à savoir la CMCC centre des créations de la mode camerounaise qui accompagne les jeunes et les créateurs par une formations avec des experts à l'extérieur comme l'interne nous avons aussi Adama Paris et qui aussi accompagne des créateurs
Peut-on dire que L’industrie créative orienté vers la mode est un atout dans la réduction du chômage des jeunes en Afrique ?
Le secteur de la culture en Afrique absorbe de plus en plus la population active en créant des emplois, en générant des revenus et en contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté. L’Afrique dispose d’un vivier impressionnant de créateurs capables d’alimenter les principales filières économiques de la culture même si parfois, des défis restent à relever au niveau de la qualité des œuvres proposées.
Que pensez du Made in Africa ?
Le made in Africa est un super concept, qui s’intègre bien dans la vision à long terme de l’Africain que je suis. Toutefois il rencontre encore beaucoup de barrière, car Nous avons besoin d’une approche économique systématique de ce secteur pour aider les pays à se diversifier. Les créateurs n’ont de cesse de passer d’un contexte institutionnel à un autre afin de décrocher les financements nécessaires à leurs projets. Il y a nécessité de prendre en compte la culture dans les politiques publiques internes et d’en faire un élément vital des relations extérieures, et notamment des politiques de développement.
Pensez-vous que le Made in Africa puisse concurrencer les importateurs étrangers déjà présents et nombreux dans les marchés locaux ? si oui comment ?
En effet, l'infinie diversité du continent africain peut impliquer qu'une expatriation en Afrique génère un dépaysement important, donc nécessitant une phase d'adaptation non négligeable, que le salarié soit africain ou extra-africain. Si certaines habitudes de consommation « s'occidentalisent » en Afrique, comme l'illustre la multiplication des centres commerciaux sur le continent, les marques africaines y ont en réalité tout à fait leur place. Qu'il s'agisse du secteur de l'agroalimentaire, de la mode, de la téléphonie, mais également de la banque ou de l'assurance, le « Made in Africa » a de beaux jours devant lui. Le développement d'échanges intra-africains, qu'ils s'agissent de flux humains, matériels ou immatériels, n'en est qu'à son commencement. Des flux « Sud-Sud » se multiplient en Afrique.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés dans votre métier ?
Je peux citer parmi tant d’autres, la mauvaise copie des modèles occidentales adaptés aux notre, ce qui ne se marie pas forcement. La matière première locale encore non vulgarisé et qui reste encore assez inaccessible. Le manque de prise de considération pour les fabrications locales. Le manque de sensibilisation du consommateur.
Un jeune qui souhaite se lancer dans l’industrie de la mode par quoi doit-il commencer ?
il faut commencer par une formation dans une maison de mode . Participer aux différentes activités qui concernent la mode et être passionné et créatif

Avec beaucoup d’enthousiasme peut-on dire de vous le futur Yves saint Laurent YSL du Cameroun ?
Pas le futur YSL mais porter mon nom plus haut sur le plan régional national et international. Faire connaître le made in Cameroon by Hf (Hamza Fakil)