Le rôle crucial des jeunes entrepreneurs dans la transformation économique du Mali



Dans un contexte difficile d’employabilité marqué par un faible taux de recrutement dans la Fonction Publique, la jeunesse malienne se tourne vers l’entrepreneuriat pour tenter de tirer son épingle du jeu. Pour bon nombre de jeunes, cette nouvelle orientation ne rencontre pas les attentes espérées en raison de nombreux aléas qui se révèlent fatals pour leurs ambitions et leurs entreprises.

Ils sont nombreux les jeunes Maliens à se lancer dans des projets avec quelques fois de fortes sommes d’argent qui se volatilisent et beaucoup de temps perdu.

En effet, au-delà des effets de fléaux imprévisibles tels que les récentes crises relatives à l’épidémie de Covid-19, l’inflation mondiale en cours, etc., il ressort que l’échec des jeunes Maliens à entreprendre tient sa source à de nombreuses erreurs de débutant pourtant bien évitables selon des chefs d’entreprises.

Le Mali offre un certain nombre d’opportunités émergentes pour les entrepreneurs. Le secteur de l’agriculture, par exemple, est en plein essor avec des possibilités de développement de projets durables dans la production alimentaire, l’agro-industrie et l’Agri-tech. De plus, les technologies de l’information et de la communication (TIC) connaissent une expansion rapide, offrant de nouvelles perspectives dans les domaines de la fintech, de l’e-commerce et l’énergie renouvelable. L’éducation en ligne et l’économie sociale sont également des domaines prometteurs où les entrepreneurs peuvent trouver des opportunités pour créer un impact positif.

Défis à relever
Malgré les opportunités, les entrepreneurs au Mali sont confrontés à des défis tel que l’instabilité de l’écosystème dû à l’insécurité. L’accès au financement est souvent limité, en particulier pour les entrepreneurs en phase de démarrage, ce qui rend essentiel le développement de partenariats stratégiques avec des bailleurs de fonds et des institutions financières. Les infrastructures et les services de soutien aux entreprises nécessitent également des améliorations pour faciliter le développement des startups. De plus, la concurrence sur le marché peut être intense, ce qui nécessite une différenciation claire et une capacité d’adaptation rapide aux besoins changeants des consommateurs.

Clés du succès pour les entrepreneurs maliens
Pour réussir en tant qu’entrepreneur au Mali, il est essentiel de développer certaines compétences clés. L’innovation, la résilience et la capacité à s’adapter rapidement aux nouvelles technologies et aux tendances du marché sont des qualités indispensables. Les entrepreneurs doivent également cultiver un réseau solide et tirer parti des opportunités de formation et de mentorat offertes par Les SAEI (Structures d’Appui à l’Entrepreneuriat Innovant) comme Impact Hub Bamako. Enfin, la collaboration et les partenariats stratégiques avec d’autres acteurs de l’écosystème entrepreneurial sont des éléments clés pour accélérer la croissance et l’impact des startups.

La jeunesse malienne est un atout considérable dans la lutte contre la COVID-19 et le plan de relance économique post pandémie
Ayant réduit les interactions sociales à l’utilisation des réseaux sociaux, la COVID-19 a suscité le débat sur l’utilisation profitable de ces derniers. C’est pourquoi, à notre avis, il convient de mettre cet outil à contribution pour l’instauration d’un système social plus solide.
Ce faisant, les jeunes vont, avec le concours du gouvernement, créer ou développer des plateformes numériques qui répondent aux besoins des populations. Ensuite, ils vont sensibiliser celles-ci sur l’importance des interactions en ligne comme moyen de prévention des crises sanitaires. Des solutions, comme la formation en ligne, la télé travail et la vente en ligne, peuvent renforcer cette tendance, et en conséquence la résilience des maliens à faire face aux crises sanitaires futures.

S’agissant de la construction d’un système économique post pandémie, il faut aussi noter que la jeunesse est d’un atout considérable pour ce projet. Ayant perdu son boulot à cause de la pandémie ou évoluant dans l’informel pour la plupart, les jeunes peuvent s’investir dans le domaine de l’entreprenariat. De cette façon, ils vont contribuer à la réduction du chômage, à la productivité, au développement des richesses et à l’économie du pays.

Mais de tels projets nécessitent de l’accompagnement de la part de l’État et des institutions financières. Il va falloir que l’Etat malien adopte une politique de promotion des petites et moyennes entreprises, et mette en place un système d’allégement fiscal profitable aux jeunes startups.

Quant aux institutions financières, elles doivent accorder aux jeunes entrepreneurs des lignes de subvention et des taux intérêts préférentiels dans l’octroi des crédits, de sorte que leurs entreprises puissent essouffler les premières années d’existence.

C’est à ce prix que les jeunes entrepreneurs pourront à leur tour créer des emplois durables et de qualité, et par la même occasion, rétrécir le champ d’action du secteur informel au Mali. Car, il faut savoir que l’informel tue l’économie, surtout quand il est associé à une pandémie comme tel est le cas dans notre pays, il peut s’avérer cataclysmique.